MON PERE CE HEROS
Cet épisode pour porter à la connaissance de mes enfants, de mes nièces et de mes neveux, la période indochinoise de leur grand-père.
BONIFACE-ACHILLE Thérèse Théligny, qui aurait eu 100 ans le 10 octobre 2010, avait été affublé, par ses amis, de surnoms pour le moins surprenant : «Ti Challe ou bien Béco » mais, le plus souvent c’était « Boni » ! Des trois, j’ai une affection particulière pour « Béco » dont je ne connais ni les tenants ni les aboutissants mais qui sonne bien à mes oreilles et me renvoie à ma jeunesse.
« Béco » … et me revoilà au Vietnam à Saïgon … me revoilà en Guadeloupe au Moule et me revoilà aussi à Champigny sur Marne !...
« Béco » … ce doux surnom a bercé mon enfance
« Béco » est né le samedi 15 octobre 1910 à Le Moule en Guadeloupe de BONIFACE-ACHILLE Moutout et de Louisa LERUS. Avant même 2009, la Guadeloupe la Guadeloupe
Prestation de serment que tout soldat devait rédiger Notez cette belle écriture faite à la plume à encre, légèrement penchée… très, très classe ! Notez aussi les pleins et les déliés Le 29 octobre 1931, après avoir été déclaré bon pour le service, il a été incorporé à la Compagnie la Guadeloupe Le 15 octobre 1932, il signe un engagement de 4 ans et est affecté au 3ème R.I.C. Le 5 novembre 1932, il embarque à Basse-Terre sur le paquebot Cuba à destination de Le Havre. Débarqué à Le Havre le 16 novembre 1932, il est affecté au 3ème R.I.C. à Marennes puis à Rochefort en Charente Maritime, avant de rejoindre le camp de Souge en Gironde. Durant cette période « Béco » profitait de ses permissions pour faire des escapades à Paris.
Débarqué à Saïgon le 17 mars 1934, il est affecté au 11ème R.I.C. et a navigué entre sections, compagnies et régiments pour, au soir du 2 décembre 1935 à 20 heures, partir de Saïgon par voie de terre pour participer aux tirs de combat à Thu Dau Mot (à 37 kilomètres
Dès son retour de congés, il rejoint la 11ème R.I.C. puis ses affectations successives le conduisent jusqu’à Aix en Provence.
Puis de nouveau les transferts à Thu Dau Mot. C’est de là qu’il suit les cours des élèves sous-officiers.
Du 20 janvier 1940 jusqu’au 28 janvier 1940, il participe aux manœuvres du Cambodge.
Désigné pour faire partie du 3ème Bataillon de marche, « Béco » quitte Saïgon le 9 octobre 1940 pour Pnom-Penh au Cambodge. Puis rejoint Battambang le 22 octobre 1940. Retour à Saïgon le 17 novembre 1940.
Du 5 novembre 1932 jusqu’à sa démobilisation définitive le 12 novembre 1947, au sein du11ème Régiment d’Infanterie Coloniale, du 3ème Bataillon de Marche, du Régiment d’Artilleurs Annamites, etc … « Béco » a été engagé dans les campagnes ou opérations en mer, au Cambodge, en Cochinchine … aux cours desquelles il avait été fait prisonnier par les japonais et interné du 17 mars 1945 au 16 septembre 1945.
Avant de vous parler de ses brillants états de service, je vais (pardon Papa …) vous livrer quelques « frasques de Béco » :
- 05/02/34 : Malgré les ordres reçus, a quitté la chambre pour éviter une corvée.
- 23/11/34 : Manquait au contre-appel … Est rentré à la caserne, par escalade, à
une heure inconnue de la nuit.
- 17/02/42 : Malgré plusieurs observations faites au sujet de sa tenue, s’est présenté
dans les rangs en tenue légère d’été.
- 14/08/43 : Caporal de garde à la pyrotechnie, ne s’est pas conformé aux consignes
relatives à la tenue de ses hommes et de la literie
- 13/04/44 : Etant de semaine, a quitté son service pour aller prendre son repos en
ville, après s’être fait remplacer par un soldat d’une compagnie voisine.
Sur le terrain des opérations, « Béco » n’était pas en reste, ce qui lui a valu de nombreuses décorations et quelques citations dont celle-ci : Ordre du Bataillon n° 69 du 14/12/46 – Citation à l’ordre de la Brigade
Les décorations obtenues par « Béco » qui faisait partie du cercle prestigieux des titulaires de la « médaille militaire » mais qui était plus particulièrement fier de sa Croix de Guerre. Pas une Croix de Guerre simple mais celle avec une étoile de bronze. Il avait aussi la Médaille Coloniale la Croix la Commémorative la Médaille
Et puis, « Béco » était « Voltigeur », titulaire du Brevet de Grenadier d’Elite, titulaire du Brevet Sportif Populaire et … Tambour à la Fanfare
Et voilà jeunes gens une page de la vie de celui que vous appeliez avec beaucoup de tendresse « Pépé Boniface »