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VIETNAM - GUADELOUPE - LE BLOG DE LA SAGA DE PAUL
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7 janvier 2011

MON PERE CE HEROS

Mon père ce héros …

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Cet épisode pour porter à la connaissance de mes enfants, de mes nièces et de mes neveux, la période indochinoise de leur grand-père.

BONIFACE-ACHILLE Thérèse Théligny, qui aurait eu 100 ans le 10 octobre 2010, avait été affublé, par ses amis, de surnoms pour le moins surprenant : «Ti Challe ou bien Béco » mais, le plus souvent c’était « Boni » ! Des trois, j’ai une affection particulière pour « Béco » dont je ne connais ni les tenants ni les aboutissants mais qui sonne bien à mes oreilles et me renvoie à ma jeunesse.

« Béco » … et me revoilà au Vietnam à Saïgon … me revoilà en Guadeloupe au Moule et me revoilà aussi à Champigny sur Marne !...

« Béco » … ce doux surnom a bercé mon enfance

« Béco » est né le samedi 15 octobre 1910 à Le Moule en Guadeloupe de BONIFACE-ACHILLE Moutout et de Louisa LERUS. Avant même 2009,

la Guadeloupe

était déjà entré dans un cycle de grandes grèves de 1910 … 1926 … 1930 ... (Pour l’histoire, le lendemain de la naissance de « Béco », à savoir le dimanche 16 octobre, les gendarmes ont tirés à balles réelles sur les habitants de Petit-Bourg, tuant ainsi 9 personnes. C’était le « massacre de Petit-Bourg !) Il faut dire que toute l’économie de

la Guadeloupe

était aux mains de ceux qui étaient surnommés à l’époque les « grands blancs ! ». Il ne fait de doute que « Béco » ait vécu au sein d’une famille aimante et qu’il a eu le « privilège » d’une bonne scolarité car, il faisait vraiment très peu de fautes en orthographe
Sans_titre_2

Prestation de serment que tout soldat devait rédiger

Notez cette belle écriture faite à la plume à encre, légèrement penchée… très, très classe !

Notez aussi les pleins et les déliés

Le 29 octobre 1931, après avoir été déclaré bon pour le service, il a été incorporé à

la Compagnie

d’Infanterie Coloniale de

la Guadeloupe

en qualité d’appelé du contingent.

Le 15 octobre 1932, il signe un engagement de 4 ans et est affecté au 3ème R.I.C.

Le 5 novembre 1932, il embarque à Basse-Terre sur le paquebot Cuba à destination de Le Havre.

Débarqué à Le Havre le 16 novembre 1932, il est affecté au 3ème R.I.C. à Marennes puis à Rochefort en Charente Maritime, avant de rejoindre le camp de Souge en Gironde. Durant cette période « Béco » profitait de ses permissions pour faire des escapades à Paris.

« Désigné » pour l’Indochine, « Béco » embarqua à Marseille sur le vapeur Cap Padaran le 16 février 1932 à destination du Vietnam

Débarqué à Saïgon le 17 mars 1934, il est affecté au 11ème R.I.C. et a navigué entre sections, compagnies et régiments pour, au soir du 2 décembre 1935 à 20 heures, partir de Saïgon par voie de terre pour participer aux tirs de combat à Thu Dau Mot (à

37 kilomètres

au Nord de Saïgon). Jusqu’au mois de septembre 1937 ce ne furent qu’aller et retour entre Saïgon et Thu Dau Mot.

Rapatrié pour « fin de séjour », « Béco » embarque à Saïgon sur le Cap Padaran le 14 septembre 1937 et débarque à Marseille le 16 octobre 1937. D’abord en congé provisoire d’un mois, il obtient un congé de fin de campagne de 5 mois et 9 jours jusqu’au 25 mars 1938.

Dès son retour de congés, il rejoint la 11ème R.I.C. puis ses affectations successives le conduisent jusqu’à Aix en Provence.

« Désigné » de nouveau pour servir en Indochine, « Béco » embarque à Marseille le 21 octobre 1938 sur le paquebot Paul Doumer et débarque à Saïgon le 4 novembre 1938.

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Puis de nouveau les transferts à Thu Dau Mot. C’est de là qu’il suit les cours des élèves sous-officiers.

Du 20 janvier 1940 jusqu’au 28 janvier 1940, il participe aux manœuvres du Cambodge.

Désigné pour faire partie du 3ème Bataillon de marche, « Béco » quitte Saïgon le 9 octobre 1940 pour Pnom-Penh au Cambodge. Puis rejoint Battambang le 22 octobre 1940. Retour à Saïgon le 17 novembre 1940.

Le 19 mars 1943, à 7 h 00, quitte Saïgon en chaloupe pour se rendre en manœuvre à Kompong-Cham au Cambodge pour, le 31 mars 1943, revenir à Saigon toujours en chaloupe.

Du 5 novembre 1932 jusqu’à sa démobilisation définitive le 12 novembre 1947, au sein du11ème Régiment d’Infanterie Coloniale, du 3ème Bataillon de Marche, du Régiment d’Artilleurs Annamites, etc … « Béco » a été engagé dans les campagnes ou opérations en mer, au Cambodge, en Cochinchine … aux cours desquelles il avait été fait prisonnier par les japonais et interné du 17 mars 1945 au 16 septembre 1945.

Avant de vous parler de ses brillants états de service, je vais (pardon Papa …) vous livrer quelques « frasques de Béco » :

-         05/02/34 : Malgré les ordres reçus, a quitté la chambre pour éviter une corvée.

-         23/11/34 : Manquait au contre-appel … Est rentré à la caserne, par escalade, à

                                   une heure inconnue de la nuit.

-         17/02/42 : Malgré plusieurs observations faites au sujet de sa tenue, s’est présenté

                        dans les rangs en tenue légère d’été.

-         14/08/43 : Caporal de garde à la pyrotechnie, ne s’est pas conformé aux consignes

                       relatives à la tenue de ses hommes et de la literie

-         13/04/44 : Etant de semaine, a quitté son service pour aller prendre son repos en

                                   ville, après s’être fait remplacer par un soldat d’une compagnie voisine.

Sur le terrain des opérations, « Béco » n’était pas en reste, ce qui lui a valu de nombreuses décorations et quelques citations dont celle-ci : Ordre du Bataillon n° 69 du 14/12/46 – Citation à l’ordre de

la Brigade

« … Chef de poste de Kédol – dans la nuit du 1er juillet 1946, lors de l’attaque de son poste par des rebelles, nombreux et bien armés, a entraîné ses hommes dans une résistance farouche, obligeant l’ennemi a décrocher après 3 heures de lutte en abandonnant sur le terrain trois morts et des munitions »

Les décorations obtenues par « Béco » qui faisait partie du cercle prestigieux des titulaires de la « médaille militaire » mais qui était plus particulièrement fier de sa Croix de Guerre. Pas une Croix de Guerre simple mais celle avec une étoile de bronze. Il avait aussi

la Médaille

Coloniale

avec Agrafe Argent Extrême Orient,

la Croix

du Combattant,

la Commémorative

39-45,

la Médaille

des Prisonniers de Guerre, ….

                                                                                                    

Et puis, « Béco » était « Voltigeur », titulaire du Brevet de Grenadier d’Elite, titulaire du Brevet Sportif Populaire et … Tambour à

la Fanfare

du 11ème Régiment d’Infanterie Coloniale.

Et voilà jeunes gens une page de la vie de celui que vous appeliez avec beaucoup de tendresse « Pépé Boniface »

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Commentaires
N
c'est en cherchant avec ma grand mère (89 ans),née au cambodge et ayant vécu à saigon avec mon grand père valery tyrolien Maver (aujourd'hui décédé) né à petit bourg, que je suis tombée sur votre blog.les similitudes avec l'histoire de mon grand père m'ont frappée et très interessée.
E
C'est une heureuse initiative que de rendre hommage à ton père, ce héros. J'en ai connu aussi de ces combattants qui ont servi la France. Mais leurs épopées se perdent dans les méandres de la vie et peu des descendants racontent leur histoire. Bravo Thérèse! C'est une excellente façon de transmettre.
C
tu aurais du mentionner,a quel moment il rencontre ta mere, et ds quelles circonstances!bisouxx
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